Patrice Lumumba🇨🇩

on l'a fait disparaître dans la douleur, dans l’humiliation, dans la peur de ce qu’il représentait. Il s’appelait Patrice Emery Lumumba. Premier Premier ministre de ce pays immense qu’on appelait alors la République du Congo. Le mot « démocratique » ne viendra qu’en 1964. Le nom Zaïre sera imposé en 1971, avant d’être effacé en 1997 par Laurent-Désiré Kabila. Mais avant tous ces changements de noms, avant les slogans, avant les drapeaux… il y avait un homme. Et une vision. Lumumba n’a gouverné que 73 jours. Soixante-treize jours seulement. De juin à septembre 1960. À peine le temps de parler debout qu’on préparait déjà sa chute. Il a été renversé par un coup d’État soutenu par la Belgique et les États-Unis. L’homme qui a exécuté ce coup d’État s’appelait Joseph-Désiré Mobutu, plus tard connu sous le nom de Mobutu Sese Seko. À l’époque, c’était l’officier le plus puissant du pays. Mais il faut se souvenir d’une chose : le Congo avait alors deux têtes. Un Premier ministre : Lumumba. Un Président : Joseph Kasa-Vubu. Avant même l’intervention militaire, Kasa-Vubu avait tenté de destituer Lumumba. Une lutte de pouvoir, brutale, frontale. Mais le Parlement, lui, soutenait Lumumba. Alors Mobutu est intervenu. Il a balayé les politiciens d’un revers de main. Kasa-Vubu est resté président… mais président sans pouvoir, simple façade. Le vrai pouvoir, désormais, c’était Mobutu. Lumumba fut placé en résidence surveillée. Réduit au silence. Mais pas brisé. Il s’échappe. Il tente de rejoindre Stanleyville, où ses partisans ont mis en place un gouvernement loyal. Un dernier espoir. Mais chacun de ses pas est surveillé. Traqué. Le 1er décembre 1960, les soldats de Mobutu le capturent avant qu’il n’atteigne sa destination. Ce qui suit n’est pas de l’histoire froide. C’est de la barbarie. Il est battu sauvagement. Humilié publiquement. Exhibé devant les caméras, pour que le monde le voie à genoux. Mais ce n’était que le début. 😞 Pendant des semaines, il est torturé. Puis livré au Katanga, une région dirigée par Moïse Tshombe, qui avait proclamé son indépendance. Politiquement, le Katanga ne faisait plus partie du Congo. Lumumba s’y opposait fermement. Tshombe le voyait comme une menace mortelle. Il faut le dire clairement : les officiers belges étaient impliqués à chaque étape. Le gouvernement belge a approuvé, facilité et couvert ce crime. Lumumba n’était pas seul. D’autres compagnons ont souffert avec lui. Mais ici, je parle de lui. Ils l’ont battu à tour de rôle. Ils l’ont torturé. Puis, quand ils en ont eu assez… ils l’ont attaché à un arbre. Et ils l’ont exécuté par peloton d’exécution. Lumumba avait été capturé le 1er décembre 1960. Il a été détenu 47 jours dans des conditions inhumaines. Le 17 janvier 1961, il est transféré au Katanga. Cette même nuit, après de nouvelles tortures, Patrice Lumumba est assassiné. Il avait 35 ans. Ils l’enterrent d’abord dans une fosse peu profonde. Puis la peur les rattrape. Ils déterrent son corps. Le découpent. Plongent les morceaux dans de l’acide pour effacer toute trace. Les os restants sont brûlés. Mais un homme, un officier belge nommé Gérard Soete, conserve une dent. Un trophée. Cette dent restera en Belgique pendant des décennies. Elle ne sera rendue à la RDC qu’en 2022. La mort de Lumumba sera annoncée des semaines plus tard. D’abord, on ment. On dit qu’il a été tué par des villageois après une évasion. Puis l’histoire se retourne. Il devient héros national. En 2002, la Belgique présente officiellement ses excuses. Pourquoi l’ont-ils tué ? Je l’explique brièvement dans le commentaire épinglé. Lis-le. Comprends-le. Pour moi, Lumumba reste et demeure un père. ♥️ Africain,

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